vrijdag, augustus 24, 2012




L’avis de l’avocat général Raymond Loop, rejetant les pourvois formés tant par les parties civiles que par le procureur général de Mons, ouvre les portes de la liberté (certes sous haute surveillance) à Michelle Martin, l’ex-épouse et complice de Marc Dutroux. Il ne faut pas s’en étonner. La Cassation ne statue que sur la légalité des arrêts rendus (en l’espèce un jugement). Le droit a-t-il été respecté ? Oui, estime l’avocat général. La Cour n’a aucun égard aux éléments de faits qui ont motivé la décision du Tribunal de l’application des peines (TAP) de Mons.

Michelle Martin sera libre sous peu, même si on peut estimer que son élargissement dans les conditions retenues heurte le bon sens et l’objectif de resocialisation des condamnés. On l’a déjà dit : comment imaginer qu’une réclusion chez des nonnes âgées, certes courageuses dans leur décision de l’accepter, est susceptible de la réinsérer alors qu’elle bénéficiera d’un travail au noir dans le couvent de Malonne ? Comment accepter, aussi, que son désir d’amendement est sincère, elle qui fut la dernière à avouer très chichement en 1996 ce que furent les exactions dont elle se commit avec son dieu et alors mari Marc Dutroux ? Comment, encore, croire à la pertinence du TAP qui a accrédité l’affirmation qu’elle a « entrepris l’indemnisation de ses victimes », alors que tout démontre que cela n’est que mensonge ?

Martin libérée, ce sera le Pygmalion de Dutroux qui sera renvoyé dans la nature sans avoir rien lâché sur la mort de Julie, Melissa, An et Eefje. Seul le temps de peine passé en prison lui aura bénéficié mathématiquement, sans égard aux circonstances de la cause, dont le TAP n’a pas eu connaissance.

L’éviction des victimes lors des débats devant le TAP est une anomalie juridique. Les victimes, dans toutes les procédures judiciaires, sont les meilleurs connaisseurs des dossiers. Elles éclairent cours et tribunaux de la connaissance assidue et continue qu’elles ont des auteurs des faits dont elles ont été les victimes. Les écarter des débats et d’une procédure d’appel devant le TAP s’apparente à un déni d’équité. Ceux qui se résolvent à considérer que le droit, même mal fagoté, doit être respecté aveuglément n’ont pas égard pour ce qui précède. On notera enfin que la libération de Martin, placée sous conditionnelle durant dix ans, correspond de fait à une réduction de peine de 4 ans sur les 30 ans prononcés à Arlon. La conditionnelle doit demeurer une faveur sous vraies conditions.

Geen opmerkingen: