Rédaction en ligne
mercredi 29 décembre 2010, 06:44
Le témoignage qui accable le chanoine Houtart
Je voudrais ajouter ici deux témoignages. L’un perpétré sur mon frère par le chanoine A dont j’ai pu lire encore une fois un article plein d’éloges, il y a quelques mois. Mais cet homme a commis le crime du viol sur la personne de mon frère il y a 40 ans.
Mon père décédé cette année avait le même âge que A et c’était son ami.
Il le vénérait comme un grand homme, jusqu’à cette nuit où A reçu chez mes parents s’est introduit par deux fois dans la chambre de mon frère pour le violer.
Avant la troisième fois, mon frère est allé le dire à ses parents qui l’ont gardé dans leur chambre.
Mais le lendemain matin, ils ont reçu A à déjeuner comme si de rein n’était pour que celui ci puisse donner sa conférence à Liège.
Mon frère, lui, avait été “déposé” chez un voisin.
Et quelques jours plus tard mon père est allé trouver A à Louvain pour lui parler de ce qu’il avait fait à son fils et lui demander de s’excuser.
Mais A ne l’a pas fait, pire, il a dit à mon père qu’il n’y avait rien de plus normal !!!
Mon père après cela a banni A à tout jamais de ses amis.
Et mon frère n’a jamais été reconnu dans sa souffrance d’enfant abusé!
Il n’est pas difficile d’imaginer que A a commis d’autres viols sur d’autres enfants..... Crimes qui n’ont jamais été reconnus et toujours cachés.
Je voudrais ajouter que moi au même âge (8 ans) j’ai été violée (avec éjaculation) au sortir d’une messe, crime non pas perpétré par un ecclésiastique mais par un paroissien du nom de B. Cela s’est passé dans la rue devant mon frère jumeau, le même abusé par A.
Là aussi j’ai pu en parler à mes parents qui ont juste répudié ce “B” de la paroisse.....
Je suis toujours en thérapie pour essayer d’accepter cette grande souffrance qui reste à jamais marquée dans nos corps.
Il faut savoir que récupérer confiance en soi et dans l’autre après “ça” est très très difficile.
Le Soir
Ricardo Gutierrez
mercredi 29 décembre 2010, 07:31
Le « pape de l’altermondialisme », François Houtart, confesse au « Soir » avoir abusé d’un cousin, mineur, voici 40 ans. Le chanoine a demandé à ses partisans de suspendre la campagne en faveur de sa candidature au prix Nobel de la paix 2011. Il a également démissionné de son ONG, le Centre Tricontinental, à Louvain. Par Ricardo Gutiérrez
François Houtart ©Breny
Le scandale des abus sexuels n’épargne aucune frange de l’Eglise. Après l’évêque de Bruges, Roger Vangheluwe, le 24 avril, c’est un prêtre « rebelle », François Houtart, qui confesse avoir abusé d’un mineur, voici 40 ans. Le « pape de l’altermondialisme » est bien ce chanoine anonyme désigné par l’un des 475 témoignages d’abus recueillis par la commission Adriaenssens, entre le 19 avril et le 24 juin derniers. François Houtart l’a confirmé au « Soir », mardi, depuis Quito, en Equateur. Une plainte anonyme a été déposée à la commission Adriaenssens par une des cousines de François Houtart. Celle-ci explique qu’un chanoine qui était hébergé par ses parents dans la région de Liège s’était introduit à deux reprises dans la chambre de son frère pour le violer.
Le prêtre indique de son côté qu’en traversant la chambre du garçon, il a « touché ses parties intimes à deux reprises ». M. Houtart qualifie l’acte « d’inconsidéré et irresponsable ».
Le chanoine déclare avoir proposé aux parents de la victime, avec qui il était cousin, de renoncer à l’exercice du sacerdoce et d’assumer toutes les conséquences de son acte. « Ils me proposèrent alors de consulter un professeur du grand séminaire de Liège. Celui-ci me conseilla de rester dans le sacerdoce et de me concentrer sur les tâches universitaires en sociologie des religions. » Le prêtre admet avoir demandé l’arrêt de la campagne en faveur de sa candidature au prix Nobel à cause des pressions d’une cousine qui avait du mal à accepter ces marques de reconnaissance pour un homme coupable d’abus sexuels.
François Houtart est l’aîné d’une famille de 14 enfants, petit-fils du comte Henry Carton de Wiart, un des pionniers du Parti catholique, Premier ministre, de 1920 à 1921. A 85 ans, après des années d’engagement auprès des opprimés, l’homme incarne la conscience tiers-mondiste et solidaire de l’Eglise catholique. Formé aux principes de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), sociologue marxiste, il s’est engagé, dès le milieu des années 70, aux côtés des peuples du Sud, en fondant une organisation non gouvernementale, le Centre Tricontinental (Cetri), à Louvain-la-Neuve. C’est surtout l’un des principaux aspirateurs du mouvement altermondialiste, cofondateur du Forum mondial social, en 2001, à Porto Alegre, au Brésil.
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