woensdag, november 07, 2012

583 dossiers devant le Centre d’arbitrage

 La Derniere Heure
 Antoine Clevers

C’est plus que les plaintes reçues par la commission Adriaenssens !

Bruxelles  Le chiffre fait froid dans le dos. 583 dossiers ont été introduits devant le Centre d’arbitrage en matière d’abus sexuels. Soit autant de dossiers qui concernent des méfaits commis par des gens d’Église…

On se souvient du séisme qu’avaient provoqué en 2010 les révélations du professeur Adriaenssens. La Commission qu’il présidait – et qui avait été mise en place par l’Église catholique de Belgique elle-même – avait déjà réceptionné quelque 476 plaintes. Ce chiffre est aujourd’hui largement dépassé !

“On voit que le Centre d’arbitrage répond à une véritable demande des victimes” , a commenté hier Karine Lalieux (PS) au moment de nous dévoiler les derniers chiffres. La députée est la présidente de la commission parlementaire spéciale mise en place à la suite des révélations de Peter Adriaenssens. C’est le travail de cette commission qui avait permis d’instaurer, en bonne entente avec l’Église, le Centre d’arbitrage.
La procédure est exceptionnelle puisqu’elle permet à des victimes d’abus d’être reconnues dans leur souffrance (par le prêtre abuseur lui-même ou par l’Église en tant qu’autorité morale) alors que les faits sont prescrits par la Justice. Elle a aussi la possibilité de réclamer un dédommagement financier de maximum 25.000 euros.

“Est-ce que tous vont être dédommagés ? Je l’espère, mais je n’en sais rien. Il revient aux arbitres de le déterminer” , reprend Mme Lalieux. Quoi qu’il en soit, “les victimes se rendent compte que, sans le Centre, elles n’auraient jamais eu la reconnaissance de la part de l’Église de ce qu’elles ont subi. Le Parlement a fait un travail pragmatique, concret, qui répond aux demandes des victimes. Je m’en félicite.” 
 
Le délai d’introduction des dossiers est maintenant terminé. Il était fixé au 31 octobre – le cachet de La Poste faisant foi, ce qui veut dire que l’un ou l’autre recommandé pourrait encore arriver.

“Je pense qu’un délai de neuf mois, c’était bien. Il a déjà fallu six mois pour que le Centre voie le jour. Il me semble donc que les victimes ont eu le temps de la réflexion. D’autant plus qu’il s’agissait d’une procédure simplifiée, ne nécessitant pas d’avocat et entièrement gratuite. J’espère juste que les personnes qui n’ont pas introduit de requête ne le regretteront pas” , conclut Karine Lalieux.

Le travail ne fait que commencer. Les premiers arbitrages ont déjà eu lieu.

Il y a une dizaine de jours, sept dossiers avaient abouti à une conciliation entre la victime et l’Église. Un autre était en cours de procédure. Le plus dur reste à venir.

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