doet de man zélf een beroep op een vriend. Hij doet zijn mond open en vraagt om aangifte te doen, waartoe hij zélf de moed niet heeft.
De verantwoordelijken binnen zijn Congregatie waren in ieder geval sinds 1998 op de hoogte.
In 2000 wordt A. van zijn taken ontheven
Anne-Cécile Juillet
Le Parisien , lundi 18 février 2008
Frère Pierre-Etienne, membre de la communauté des Béatitudes dans l'Aveyron, a reconnu avoir sexuellement agressé une cinquantaine d'enfants en quinze ans. Selon des courriers que nous nous sommes procurés, sa hiérarchie était au courant depuis 1998.
Le Parisien , lundi 18 février 2008
Frère Pierre-Etienne, membre de la communauté des Béatitudes dans l'Aveyron, a reconnu avoir sexuellement agressé une cinquantaine d'enfants en quinze ans. Selon des courriers que nous nous sommes procurés, sa hiérarchie était au courant depuis 1998.
APRÈS plus de vingt ans de silence, Pierre-Etienne A., 57 ans, tente aujourd'hui de soulager sa conscience. En août 2007, cet ancien frère de la communauté des Béatitudes installée à Comps-la-Grand-Ville en Aveyron se confie à une amie. Il la prie d'aller le dénoncer auprès de la justice, parce qu'il n'en « a pas le courage ».
Le 4 février dernier, placé en garde à vue, l'ancien religieux affirme avoir, entre 1985 et 2000, procédé à des attouchements sexuels sur des enfants, garçons et filles, âgés de 5 à 14 ans. Selon plusieurs témoignages, auxquels nous avons eu accès, la hiérarchie de cette communauté aurait été informée des agissements de frère Pierre-Etienne au moins dès 1998. Sans jamais rien en dire à la justice. Le 5 février, une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Rodez pour agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans par personne ayant autorité à l'encontre de frère Pierre-Etienne. Parallèlement, une autre information judiciaire, contre X cette fois, est ouverte pour non-dénonciation de mauvais traitements ou atteintes sexuelles sur mineurs de 15 ans.
Une cinquantaine d'actes. Selon Pierre-Etienne A., ses victimes étaient « souvent endormies » lorsqu'il exécutait ses méfaits. Certaines, en revanche, « étaient tout à fait conscientes, et avaient manifesté leur désaccord ». La cinquantaine d'actes confessés ont eu lieu dans les divers établissements de la communauté où Pierre-Etienne A. a été successivement affecté aux quatre coins de la France. L'une de ses proies, la jeune P., aurait subi des attouchements pendant « environ trois ans ». Quelque temps plus tard, elle tente de se suicider. Les enquêteurs cherchent aujourd'hui à retrouver toutes les autres victimes. «
Ne pas se faire juger par les païens ».
Le 23 janvier dernier, un prêtre des Béatitudes, responsable d'une de ses maisons, adresse une lettre sans ambiguïté au parquet de Rodez : « J'ai reçu personnellement l'information de délits de pédophilie commis par M. Pierre-Etienne A., vers l'année 1998, en juillet-août », information qu'il tient de la bouche même des trois plus hauts dignitaires de la communauté de l'époque. Il poursuit : « L'information était plutôt une confidence et la crainte de voir l'affaire ébruitée et transmise à la justice, ccecis pouvant mettre à mal la communauté des Béatitudes de n'avoir pas pris assez tôt la mesure des torts commis. En effet, des plaintes étaient alors remontées jusqu'au Modérateur général (NDLR : le plus haut responsable) avec risque de plaintes en justice. »
Une crainte confirmée récemment par le frère Ephraïm, fondateur de la communauté. Dans un courrier adressé il y a un mois à l'ensemble des membres des Béatitudes, il explique son peu de foi dans la justice des hommes, et cite la Bible : « Lorsque vous avez un différend entre vous, comment osez-vous le faire juger par des païens et non par les saints ? »
Une plainte avait déjà été déposée, sans suite. En 2001, Pierre-Etienne A. fait l'objet de poursuites. Une plainte est déposée, puis une information judiciaire ouverte au tribunal d'Avranches (Manche). Le religieux n'est entendu que deux ans plus tard. Les juges d'Avranches ont finalement conclu en se déclarant territorialement incompétents et en estimant les faits prescrits.
Des demi-mesures d'éloignement. A la fin de l'année 2000, les responsables de l'abbaye de Bonnecombe (Aveyron) prennent des dispositions pour « encadrer » frère Pierre-Etienne et lui interdisent tout contact avec des enfants, quoique cette abbaye accueille beaucoup de jeunes. En 2005, Pierre-Etienne est « relevé de ses voeux religieux ». Pourtant, la communauté l'héberge toujours.
Anne-Cécile Juillet
Le Parisien , lundi 18 février 2008
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